Attentat terroriste : Carnage à Nice
La France a une nouvelle fois été victime d’un acte terroriste le 14 juillet 2016 sur son sol. En ce jour de fête dans ce pays, un camion a fendu la foule, venue assister au feu d’artifice après le traditionnel défilé du 14 juillet. Aux environs de 23 h (heure locale), un homme a dirigé tout droit un camion de 19 tonnes sur une foule réunit sur la « Promenade des Anglais » dans la ville de Nice. Le triste bilan fait état de 84 morts, 202 blessés dont 52 dans un état critique selon le Procureur de Paris, François Molin. Il a foncé le véhicule sur la foule sur une distance de 2 km avant d’être abattu par la police.
Après le drame, les incertitudes planent sur les circonstances dans lesquelles ce terroriste a réussi à faire tant de mal. Selon des informations de médias français, le présumé terroriste se serait passé pour un convoyeur de glaces, pour échapper à la vigilance des services de sécurité et pouvoir accéder à l’endroit censé être fermé aux véhicules. Cependant, le quotidien, Nice-Matin, avance un autre argument. Citant les propos d’un délégué de police, le journal affirme qu’aucun dispositif sécuritaire n’était à mesure de faire obstruction à ce véhicule, vu la vitesse à la quelle il roulait (80 km/h). Une autre source policière confirme des dysfonctionnements, mais a écarté l’hypothèse d’un relâchement des services de sécurité après l’Euro de football, expliquant que ce genre d’attaques est peu inévitable.
Au sein de l’opposition, on commence à critiquer le gouvernement. Des élus Les Républicains s’en sont ouvertement pris à ce qu’ils considèrent comme un manque de moyens accordés pour la sécurité. Le député, Henri Guaino, se demande comment les services de sécurité n’ont pas pu stopper le véhicule, alors que pour lui, un simple lance-roquette devant la Promenade des Anglais aurait suffit pour l’arrêter.
L’homme a été formellement identifié par les services de sécurité. Il s’agit d’un certain Mohamed Laouaiej Bouhlel, Franco-tunisien de 31ans, domicilié à Nice. Sur les motivations de son acte, peu d’informations ont été obtenues par la police. Mohamed était connu des Services de la police notamment pour cinq faits de délinquance de droit commun, de violences avec armes. Il a été récemment interpellé, pour un délit routier, mais il n’était pas connu des Services de renseignement qui sont censés établir les fiches S pour les individus soupçonnés de radicalisation. Les perquisitions menées à son domicile n’ont pas encore permis d’avoir des informations pouvant expliquer cet acte ou de savoir s’il a bénéficié de complicité. Du voisinage, on affirme que Mohamed Bouhlel n’était particulièrement pas religieux et n’était pas connu pour des faits de radicalisation.
Quant au véhicule utilisé par le terroriste, il a été loué par Mohamed même au soir du lundi, 11 juillet, dans la région. Il avait disparu de la circulation pendant un moment avant de réapparaître le jeudi soir dans la ville de Nice. A l’intérieur du camion, ont été trouvés : un pistolet, un téléphone, une grenade inopérante, des armes factices, un permis de conduire, une carte bancaire.
Sur les circonstances de la mort du terroriste, plusieurs témoins expliquent que ce décès a pu être facilité grâce au courage d’un motard passant. Il aurait stoppé l’élan du camion meurtrier en l’accrochant et tentant de pénétrer dans la cabine. Cette thèse a été confirmée par le président des Alpes-Maritimes, Eric Ciottti : « Une personne dans la foule a sauté sur le camion pour essayer de l’arrêter, c’est à ce moment-là que les policiers ont pu neutraliser le terroriste », a-t-il raconté le 15 juillet sur le plateau d’Europe 1.
Selon des spécialistes du terrorisme, l’attentat de Nice confirme le changement du mode opératoire des terroristes. Dernièrement, le porte-parole de l’organisation Etat islamique a appelé les djihadistes à tuer les « mécréants » par tous les moyens, y compris les attentats à la voiture bélier.
Rappelons de passage que la France a été victime d’attentat entre autres, en janvier 2015, dans les locaux du satirique, Charlie-Hebdo, le 13 novembre dernier, au Bataclan, à Saint-Denis. La technique utilisée par les terroristes donne encore du fil à retordre aux Services de renseignement et de police français.
Yacine Diallo